« Si l’on fait abstraction de l’idéal a(…)cétique, on constatera que l’homme, l’animal-homme, n’a eu jusqu’à présent aucun sens. »
Librement inspiré de La Généalogie de la Morale, Nietzsche p.28.
Cette citation détournée met bien en évidence l’étonnant parallèle qui saute à ma plume malade de philosophe-cuisinier : en effet, à l’idéal ascétique qui suppose la négation des plaisirs de la table entre autres, – cet idéal de ressentiment et du plaisir toujours déclaré coupable – s’oppose l’idéal acétique, l’idéal du vinaigre et du condiment qui ramène joie et plaisir à la bouche, cornichons, petits oignons, moutardes, vinaigrettes, chutneys, grains de sel ou graine de sésame, ou quand le superflu, assaisonné, travaillé, vient réjouir le nécessaire pour souligner son charme robuste et rendre enfin au mangeur son sourire aux lèvres et son humeur badine.
C’est une bien belle leçon : c’est la frivolité qui rend à la satisfaction des besoins élémentaires sa joie, et son honneur. C’est peut être cela que nous nommons parfois culture ou civilisation !
Je présenterai ici mes recettes et mes réflexions, car il n’est pas de cuisine sans philosophie ni de philosophe sans banquet 🙂